Une seule annonce : les banlieues attendront !
Après la mise en place du Conseil national des villes (CNV) par François Fillon, Jean-Paul Huchon, Président du Conseil régional d’Ile-de-France, et Abdelhak Kachouri vice-président en charge de la politique de la ville, notent avec inquiétude et colère que l’urgence sociale à laquelle est confrontée un nombre croissant de maires n’est pas une priorité pour ce gouvernement.En repoussant à 2011 la énième réforme de la politique de la ville, le Premier Ministre traite par le mépris les maires des communes défavorisées qui appellent pourtant l’Etat à l’aide. Il refuse d’entendre l’angoisse de ces élus qui constatent tous les jours les signes d’une exaspération et d’une révolte qui monte des populations des quartiers en difficulté.
Plutôt que de tirer les enseignements de l’échec patent du plan Espoir banlieue, dû au manque de moyens mobilisés en faveur de l’éducation, du logement, de l’accès aux services publics, le gouvernement tente de gagner du temps. Ce sont les populations les plus défavorisées qui, une fois de plus, vont en pâtir.
Jean-Paul Huchon exige donc du gouvernement qu’il mette en place, au plus vite, le « fonds national de solidarité » demandé par l’association Ville et Banlieue, présidée par Claude Dilain. Ce fonds, qui fonctionnerait comme une mutuelle, permettrait au moins une véritable solidarité entre villes pauvres et riches.
Pour Abdelhak Kachouri, « Il est temps que le gouvernement passe aux actes. Nos quartiers ne peuvent plus attendre. Ce sont des jeunes diplômés, des jeunes sans emploi, des familles entières (…) qui attendent que l’Etat fasse son travail en se donnant les moyens d’une véritable égalité des chances sur tout le territoire. »
De son côté, la Région n’attend pas et agit pour la réduction des inégalités territoriales :
- à travers sa participation à l’Anru pour la réhabilitation de l’habitat (un milliard d’euros sur dix ans)
- au travers des contrats signés avec les Départements : plus le département est fragilisé, plus la région augmente son effort financier.
De même, la Région participe au désenclavement des banlieues en finançant 9 projets de tramways, et notamment le T4 qui va desservir Clichy-sous-Bois et Montfermeil (93). Son apport atteint 50% du coût du projet (150 millions d’euros).
La Région a initié le dispositif pour « l’Animation sociale des quartiers » classées en ZUS, avec des actions de prévention par le sport, la culture, …
Pour Jean-Paul Huchon, « le gouvernement prend une énorme responsabilité en refusant de faire de ce chantier une priorité. Désormais, les élus locaux, privés de ressources par une réforme inique des collectivités locales, savent qu’ils ne peuvent compter que sur une solidarité entre ville, départements et Région. »
Contact presse : Alexandre Gallet 01 53 85 78 65 / alexandre.gallet@iledefrance.fr