Au travail ou dans les espaces publics, dans la rue
ou pour trouver un logement, la discrimination a des visages multiples. Elle
peut pénaliser des personnes en fonction de leur sexe, de leur appartenance
politique ou syndicale, de leur état de santé ou d’un handicap, de leur
origine, et même de leur lieu de résidence. Les réponses, elles aussi, se
diversifient, témoignant de la vitalité des acteurs associatifs et de
l’ingéniosité des citoyens pour faire vivre une République indivisible.
De A comme « adresse » à Z
comme « zone urbaine sensible », quelques
extraits de notre abécédaire des actions franciliennes pour construire l’égalité
réelle.
A comme adresse
Discrimination non encore reconnue par la loi, l’adresse
est devenue un obstacle pour trouver un emploi ou obtenir un crédit bancaire.
En attendant une évolution législative, la Région module ses aides financières aux
investissements entrepris par les communes, pour donner plus à celles qui cumulent
difficultés sociales et discriminations.
C comme curriculum vitae
Sésame pour trouver un emploi, le curriculum vitae (CV)
devient de plus en plus le symbole des discriminations. Âge, sexe, origine,
lieu de résidence… tout est bon pour justifier le classement vertical de ces
documents. D’où l’idée, pour faire tomber les préjugés, des CV vidéos. Dans ce
domaine, Mozaïk RH fait référence : ses vidéos « 60 secondes pour convaincre »
contribuent à changer le regard des chefs d’entreprise et des recruteurs sur
les jeunes des quartiers populaires. (lien)
D comme Défenseur des droits
Le Défenseur des droits remplace désormais la Haute Autorité de
lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). Celle-ci avait
recueilli, en 2010, 2 467 réclamations, dont 30 % en provenance
d’Île-de-France. (lien)
E comme Essonne
En novembre 2011, le conseil général de l’Essonne a
adopté 40 actions concrètes au travers de deux plans départementaux, l’un
consacré à la prévention et à la lutte contre les discriminations, l’autre à
l’égalité femmes-hommes. Après avoir redéfini ses priorités face aux
discriminations en février dernier, la Région Île-de-France approuvera à son tour ses
deux plans triennaux d’actions d’ici à la fin 2012.
I comme Institut d’aménagement et d’urbanisme
d’Île-de-France
Régulièrement, l’Institut d’aménagement et
d’urbanisme se penche sur les discriminations et les inégalités en Île-de-France.
En février 2011, il publie l’étude Les Femmes en Île-de-France. Parue en
mai 2011, sa Note rapide n° 545 rappelle que trois Franciliens sur 10
âgés de 18 à 50 ans ont fait l’expérience du racisme.(lien)
J comme jouets
Les ludothèques franciliennes combattent la
transmission culturelle des préjugés sexuels, en permettant de jouer selon ses
goûts. Par exemple, à la poupée, pour les garçons. (lien)
L comme luttes
« Nos luttes changent la vie entière ! » C’est le message porté haut et fort par le centre
audiovisuel Simone de Beauvoir (Paris 9e), qui va créer un fonds d’archives multimédia
sur les femmes. Son objectif : rappeler les combats historiques menés, de 1965 à
nos jours, par le mouvement féministe.(lien)
L comme lycées
En 2011, 18 lycées franciliens ont participé à un programme
sur l’égalité filles-garçons impulsé par la Région. D’autres actions
voient le jour, notamment grâce aux dispositifs régionaux « Les jeunes pour
l’égalité » et « Projet lycée, innovation éducative »
M comme Marche des fiertés
Prévue cette année le 30 juin à Paris, la Marche des fiertés
lesbiennes, gaies, bi et trans est l’occasion de condamner en place publique
les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité
de genre. Environ 80 organismes, dont la Région, participent à cette fête. (lien)
O comme observatoire des violences
Un observatoire régional des violences faites aux femmes
va être créé en Île-de-France. Objectifs : mieux mesurer la réalité de cette
violence, développer des actions d’information à l’échelle de la région,
soutenir davantage les dispositifs d’aide aux femmes concernées. Une initiative
qui a déjà vu le jour en Seine-Saint-Denis (tél. : 01 43 93 41 93). (lien)
P comme plan pour l’égalité au travail
Signé en 2011 par la Région, le Plan francilien
pour l’égalité d’accès à l’emploi et dans le travail vise à lutter contre
toutes les formes de discrimination dans l’emploi. Dans la foulée, près de 100
actions partenariales ont été mises en œuvre, dont 50 cofinancées par la Région et l’État, sur le
thème de l’égalité professionnelle femmes-hommes.
S comme seniors
À Pantin, aux Lilas et au Pré-Saint-Gervais (93), les
discriminations liées à l’âge sont dans le collimateur du plan local pour
l’insertion et l’emploi. Face aux clichés, un « markethon », baptisé « Les seniors
en marche vers l’emploi » et des actions de formation « Si, seniors ! » ont vu
le jour.
T comme travail
Selon notre enquête, 70 % des Franciliens considèrent
que les discriminations au travail se manifestent dès l’embauche. Elles
prospèrent aussi dans le déroulement des carrières (34 %), lors de la recherche
d’un stage en entreprise (27 %) et au stade
T comme tourisme
En 10 ans, la Région Île-de-France a financé 126 projets de
mise en accessibilité de sites et de produits touristiques aux personnes
handicapées.
W comme Wieviorka (Annette)
L’historienne présidait en 2011 le jury du prix du centre
Hubertine Auclert, qui promeut la culture de l’égalité en Île-de-France. Parmi
les initiatives saluées, un manuel scolaire publié par Nathan, contribuant de
façon originale à la transmission d’une histoire mixte.(lien)
Y comme Yvelines
Au titre du droit à compensation qui constitue un moyen
de promouvoir l’égalité de traitement entre tous les citoyens, la Région apporte une aide
financière aux maisons départementales des personnes handicapées. Depuis 2008,
elle a ainsi contribué à l’adaptation de 172 logements au handicap dans le seul
département des Yvelines.
Z comme zone urbaine sensible
L’Île-de-France compte 157 zones urbaines sensibles.
Des territoires où 11 % des diplômés sont au chômage, contre 5,8 % dans les
autres quartiers.
Dossier préparé par Pierre CHAPDELAIN