Voici le discours que j'ai prononcé ce matin à 10h30, à Montgeron dans le
cadre de la signature du contrat de ville.
Monsieur
le Président du Conseil départemental et de la Communauté d’agglomération, Cher
François,
Monsieur
le Préfet,
Monsieur
le Procureur de la République,
Messieurs
les Maires de Vigneux, Montgeron et Draveil,
Mesdames,
Messieurs,
Je
commencerai mon propos par les félicitations républicaines qui sont de
circonstance pour Monsieur Durovray, élu il y a peu Président du Conseil
départemental.
Nous
sommes ici aujourd’hui pour marquer un moment important pour nos territoires et
pour notre avenir, et je suis très fier de représenter le Conseil régional
d’Ile-de-France et son Président, Jean-Paul Huchon.
Dès
2012, le gouvernement s’est fortement et immédiatement engagé dans une
réforme d’ampleur de la politique de la ville. Faire le bilan objectif de
plusieurs décennies de politique de la ville, mettre à jour la géographie
prioritaire, remettre à plat l’ensemble des dispositifs, pointer les réussites
comme les échecs, affronter sincèrement ce qui a été fait, mais surtout définir
concrètement ce qu’il faut faire.
Ce
fut la tâche du gouvernement, mais également celle de tous les acteurs qui ont
œuvré à la préparation de cette réforme.
Début
2014, la loi Lamy a posé les grandes orientations d’une réforme qui était
attendue depuis très longtemps par les territoires les plus fragiles, mais
également les grands principes qui devaient dynamiser et rendre plus
efficace cette politique au bénéfice des citoyennes et des citoyens.
En
janvier 2015, les terribles attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper
Casher nous ont renvoyé en pleine figure l’état de notre société et l’urgence
qu’il y avait à agir dans nos territoires, dans lesquels les souffrances
se transforment en violence.
Il était
plus que temps de réagir. Il est de notre rôle d’élus de la République de
répondre à une multitude de questions et de craintes, de défendre
notre devise de liberté, d’égalité, de fraternité, et je veux
ajouter, comme beaucoup l’ont fait depuis début janvier, de laïcité.
Il
nous faut donner des réponses claires et concrètes, faire des propositions
crédibles qui changent réellement la vie de notre population. Il nous faut
agir !
Agir
c’est ce que la Région Ile-de-France fait depuis des années dans
les quartiers prioritaires. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, depuis
2007 :
• 200 millions d’euros sur les transports
• 637 millions d’euros pour la formation et l’insertion professionnelles
• 56 millions d’euros pour l’animation sociale des quartiers.
Cette
action en faveur des quartiers prioritaires est ancrée depuis de longues années
au cœur de l’ensemble des politiques régionales. Elle est une traduction
concrète de notre volonté et de notre ambition en direction des
quartiers.
J’ai
pu voir dans le contrat de ville que nous allons signer dans quelques instants
que les rédacteurs regrettaient la diminution de certains
financements régionaux, sans explication.
Malheureusement oui, nous
ne sommes pas épargnés et les budgets régionaux, comme ceux de l’ensemble
des collectivités diminuent. C’est aussi simple et c’est la seule
explication.
Mais,
c’est dans cette même période, et avec ces difficultés, que la Région a
justement décidé de renforcer son engagement envers ceux qui en ont le plus
besoin.
C’est
dans cette période que nous avons décidé de réformer, nous aussi, l’intégralité
de notre action en matière de politique de la ville, et que nous avons fait
voter en février dernier, à la quasi-unanimité, les nouvelles orientations
régionales.
Une
réforme qui s’inscrit évidemment pleinement dans le cadre de la loi Lamy, et
particulièrement dans le cadre des contrats de ville. Ces contrats
uniques répondent pleinement aux difficultés qu’il y a pu y avoir dans le
passé, qu’il s’agisse de la séparation entre l’urbain et l’humain, ou des
actions des différents intervenants qui apparaissaient comme
éparpillées et non coordonnées.
Comme
nous pouvons le voir aujourd’hui, ces contrats réunissent tous les acteurs d’un
même territoire, autour de l’ensemble des thématiques, et finalement d’une même
ambition.
Une
réforme qui reprend les grandes orientations nationales.
La mobilisation
du droit commun, pierre angulaire de cette nouvelle politique, et
la territorialisation des actions, pour qu’enfin le
spécifique arrête de se substituer à un droit commun qui est
déjà inexistant dans des territoires qui, au contraire, ont plus de
besoins que d’autres.
Le
maintien et l’articulation des politiques spécifiques, tant en
investissement qu’en fonctionnement, afin d’apporter un réel complément au
droit commun sur des axes prioritaires que nous partageons : la cohésion
sociale, le développement économique et l’emploi, le cadre de vie et le
renouvellement urbain, les valeurs de la république et le vivre-ensemble.
Une
réforme aussi qui a eu le mérite de ne pas oublier les principaux concernés,
les habitantes et les habitants de nos quartiers. Marie-Hélène Bacqué et
Mohammed Mechmache l’ont écrit, « ça ne se fera plus sans nous ». Il
s’agit pour moi d’un élément essentiel. Je n’ai jamais été de ceux qui
considèrent savoir pour les autres ce qui est le mieux pour eux. Au contraire,
j’ai toujours considéré que mon rôle d’élu consistait à répondre aux
besoins exprimés, à traduire en propositions les préoccupations des
franciliennes et des franciliens.
Et
c’est ce que nous faisons au sein de la Région Ile-de-France.
Le
territoire de la communauté d’agglomération Sénart Val de Seine a des
spécificités et il est en même temps extrêmement représentatif de notre
Ile-de-France : un mélange d’espaces naturels et de zones urbaines et
denses, de populations diverses, beaucoup de jeunes, mais aussi de personnes
âgées. Malheureusement aussi, une grande disparité entre des
populations qui s’en sortent bien et d’autres qui sont de plus en plus
pauvres, des inégalités qui se creusent et s’aggravent.
La
politique de la ville, c’est rétablir l’égalité territoriale, c’est réduire ces
différences entre les territoires, et bien évidemment entre les citoyens, c’est
dire à toutes et tous qu’ils ont leur place dans notre belle région et que nous
travaillons tous ensemble à améliorer leur cadre et leurs conditions de vie,
car c’est tout simplement notre rôle de représentants de la République.