Il n’y a pas un jour sans qu’un
parlementaire, un ministre, ou un éminent conseiller de tel ou tel ne nous
déverse sa haine face à ce qu’il convient d’appeler «un bordel politique »
inouï.
Oui, pas un jour, sans lire les
textes incendiaires (parfois compréhensibles et donc légitimes) de celles et
ceux que l’on appelle « les frondeurs » appelant à plus de Gauche ou
tout simplement à des politiques de Gauche. Pas un jour, sans avoir une boule
au ventre à l’idée d’affronter une énième journée ou le ridicule frôle trop
souvent le désarroi face à cette machine à broyer qu’est la politique.
Hier, Myriam El Khomri, Ministre
du Travail, après 3 semaines d’intenses insultes, de coups bas et autres
spécialités « amicales » si régulières au Parti Socialiste, faisait une
nouvelle fois l’objet des pires commentaires après un accident survenu à son
domicile. A l’évidence, je pense fort à elle et je ne doute pas de sa capacité
à affronter les jours qui viennent avec cette consistance que je lui connais
depuis de très nombreuses années. Mais tout de même…
Que se passe-t-il ? Doit-on
continuer à livrer ce spectacle pathétique d’une Gauche qui se cherche et d’un
Parti Socialiste au bord de l’implosion ? Qu’avons-nous fait de nos
engagements ? Qu’avons-nous fait de nos promesses ? Sommes-nous
certains de ce qui se prépare dans le cœur même de notre électorat ? Les
défaites successives ne suffisent-elles pas à corriger notre approche et à nous remettre en question sérieusement ?
Malheureusement, je crois que
nous ne sommes plus en phase avec les attentes de celles et ceux qui en 2012
nous ont permis de gagner l’élection présidentielle. Prenons un exemple précis : le
droit de vote des étrangers. Lorsqu’en 2012, nous faisions campagne sur
cette mesure, nous avions pu drainer des millions d’électrices et d’électeurs
issus des territoires populaires notamment, car cet engagement aurait donné à
leurs parents la possibilité de voter à l’occasion d’élections locales.
Vous voulez une illustration
de l’espoir suscité par cette mesure en 2012 ? Mon père !
Et oui, lui
y a cru comme tant d’autres avec l’idée je le cite : « de pouvoir voter au moins
une fois pour toi mon fils ». Touchant non ? Je défie
aujourd’hui celui ou celle qui réussira à convaincre mon père et ses amis de
voter ou d’appeler à voter pour le PS.
Des exemples comme ceux-là, nous
pourrions en trouver à la pelle.
A moins de 14 mois de la
prochaine élection présidentielle, il faudra trouver une autre manière d’agir
pour espérer se faire réélire car, au regard du spectacle affligeant qui est donné,
aux doutes de notre électorat et pire que tout, au discrédit qui frappe les
socialistes, je doute sérieusement de nos capacités à redonner de l’espoir.